Affublés de lunettes noires et d’une étrange démarche sur demi-pointes (comme s’ils marchaient littéralement sur des œufs), chacun des
interprètes demeurent totalement détachés des actions, nous livrant une suite
inexorable de débuts possibles, tous aussi absurdes les uns que les autres.
L’action répétée de leurs entrées et sorties depuis une porte de fond de scène
donne à la dramaturgie un goût burlesque.
The Most Together We've Ever Been | Tangente (2009) | Crédit photo : Sandra Lynn Bélanger |
Sur scène, un amoncellement d’objets
lourds et disparates envahissent le plateau. Le scénographe Mauricio Ferlin a
ainsi imaginé un concept de décor encombrant qui ne coûte aucun frais de
transport. En effet, 6 à 8 groupes d’objets composent l’imposante scénographie empilés
dans une logique d’entreposage : bidons, containers, matériel de
construction, etc. La sélection s’effectue sur place par un artiste local
chargé de collecter des objets dans le lieu où se déroule le spectacle. Il y
apporte sa touche personnelle en y intégrant des objets personnels. La consigne
s’adapte ainsi différemment à chaque théâtre. L’action semble ainsi se dérouler
dans un entrepôt quelconque, un no man’s
land d’objets hétéroclites.
The Most Together We've Ever Been | Tangente (2009) | Crédit photo : Sandra Lynn Bélanger |
Les deux interprètes terminent le tout en
beauté en venant chercher un à un les spectateurs pour sortir de la salle par
le même chemin qu’ils ont emprunté pendant une heure. Le public participe ainsi
furtivement au spectacle, reprenant par sa démarche et par ses regards en
arrière, certains éléments de la « chorégraphie » dans une troublante
opération de mimesis puisqu’il
devient, à son tour, l’objet du spectacle.