embarquer le public hors des sentiers battus
et partager avec lui une « expérience »...
Aqui enquanto caminhamos [ici, tout en cheminant] Photo : José Luiz Neves |
Unis par les liens sacrés du spectacle...
Même s’ils ne se
connaissent pas, les spectateurs sont unis pendant une heure par les liens
sacrés du spectacle pour lequel ils se sont tous déplacés. Les chorégraphes
proposent de garder le silence durant la balade afin de favoriser l’écoute et
l’attention de chaque participant. En effet, il ne s’agit pas seulement de regarder,
mais également d’écouter et de sentir. Silencieusement, les spectateurs déambulent
donc dans la ville.Qui regarde qui ?
Au début, chacun examine attentivement le paysage, cherchant un indice ou quelque chose à voir. L’espace de représentation n’étant pas formellement démarqué par une scène, tout peut alors être regardé et devenir objet de spectacle : l’architecture, la rue, les commerçants, les passants… Mais, progressivement, le regard change. Le groupe encerclé qui venait assister à une performance devient à son tour un objet de curiosité, voire même un sujet d’attraction. Sur son passage, les passants s’étonnent ou se moquent : s’agit-il d’une manifestation contestataire, d’une secte d’illuminés, d’un groupe de touristes qui visite Paris dans un cordon de sécurité ou encore d’une sortie d’aliénés ? Finalement, qui regarde qui ?
Safari urbain...
Aqui enquanto caminhamos [ici, tout en cheminant] Photo : José Luiz Neves |
Malgré le désir des artistes et les
aspirations du spectateur, il s’avère difficile de briser les habitudes du
public. Même en dehors de l’espace scénique traditionnel, les conventions
théâtrales perdurent, comme des repères culturels à travers lesquels le public
se situe et se rassure. Bien
plus qu’un objet à regarder, le spectacle vivant devient avant tout, dans
ce contexte, une expérience à vivre et à partager.
Site internet : http://www.herewhilstwe.de
[1] Cette « balade » a également
eu lieu à Lisbonne, Londres, Liverpool, Munich, Madrid, Rio, Lyon, Marseille et Montréal.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire