dimanche 2 juillet 2000

L'été parisien : sous les pavés, la plage...

Alors que l’été les festivals attirent les foules sur les côtes – jazz à Juan-les-Pins et à Marciac, art lyrique à Aix-en-Provence, musique et danse à Montpellier et à Marseille, théâtre en Avignon –, Paris fut longtemps réputée pour demeurer vide pendant les deux mois d’été. La plus belle ville du monde devenait ainsi chaque année un désert particulièrement aride : théâtres fermés, la culture hibernait. En effet, quel intérêt de s’enfermer en plein mois d’août dans des salles cloisonnées, rarement équipées de la climatisation ? Le festival « Paris Quartier d’été », organisé à l’initiative du Ministère de la Culture en 1990, a ainsi entrepris un projet périlleux.

Les dix ans du festival Paris Quartier d’été
Depuis désormais dix ans, la capitale vibre et les festivaliers découvrent certains quartiers méconnus. Des scènes installées en plein air parsèment les jardins, parcs et lieux mythiques de la ville : Vincennes, le Centre Georges Pompidou, le Jardin des Tuileries, l’Opéra Garnier, le Jardin du Luxembourg, le Palais-Royal… Tous ces espaces sont investis au service du spectacle et de l’été. Se balader entre les colonnes de Buren éclairées par le clair de lune, gambader la nuit au parc de la Villette, veiller jusqu’à l’aube sous la grande Arche de la Défense sont autant d’occasions de découvrir Paris sous un autre jour, autant de facettes inexplorées de la ville. Cinéma, concerts, théâtre, conte, danse et musées se partagent le beau rôle pour s’ouvrir à un public le plus large grâce à la gratuité ou aux tarifs exceptionnels. Par ailleurs, le cinéma en plein air de la Villette se met en place dès 1992 grâce à l’initiative du festival Paris Quartier d’été.

Depuis la naissance de cette entreprise, le festival attire de plus en plus de spectateurs, mais également, de plus en plus d’artistes. Au bout de trois ans, 50 000 personnes assistaient sous l’Arche de la Défense au Requiem de Verdi interprété par l’Orchestre de Paris et les Churs de Riga. L’année d’après, en 1994, le parvis de la Défense comptait 70 000 spectateurs. Au final, 110 000 spectateurs comptés en 1996 et 125 000 recensés en 1999 (Chiffres recueillis sur le site de « Paris Quartier d’été »). 

Le choix des artistes et des spectacles se caractérise par l’éclectisme : d’Yvette Horner à la Mano Negra en 1991, des danses berbères au butoh (Kazuo Ohno dans les jardins du Palais-Royal en 1994), de la danse classique avec les Ballets de Monte Carlo en 1996 à la « nouvelle danse » de Philippe Decouflé en 2000, en passant par la danse contemporaine avec Merce Cunningham en 1995 et la danse hip hop avec Käfig en 1999, des Marionnettes sur eau du Vietnam en 1996 aux concerts d’orgue en 2000. 

Philippe Decouflé et Blanca Li sont deux chorégraphes contemporains invités pour le Festival Paris Quartier d’été. Bien qu’ayant suivi des formations rigoureuses (Alwin Nikolaïs et Merce Cunningham pour l’un, Martha Graham et Alvin Ailey pour l’autre), ils possèdent néanmoins le goût de sortir des cadres, de confronter leur pratique aux autres techniques et, enfin, de surprendre le public en se lançant toujours dans de nouvelles aventures. Tous deux, en effet, ne se contentent pas de monter des spectacles mais investissent également le cinéma, le café-théâtre, les cérémonies officielles, la télévision, les défilés… Deux de leurs premières créations (présentées au Festival d'Avignon en 1990 pour Philippe Decouflé et 1993 pour Blanca Li, et spécialement réadaptées pour l’occasion) sont à (re)découvrir cette année au Festival Paris Quartier d'été. 

D’autres spectacles sont à découvrir à travers la ville, ainsi que de nombreux concerts, de l’opéra, du théâtre, des contes et du cinéma.

Site internet : www.quartierdete.com

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